Depuis le 30 décembre 2021, par son premier article, la loi Darcos interdit l’expédition gratuite des livres.
Cette loi « visant à améliorer l'économie du livre et à renforcer l'équité entre ses acteurs », selon le sous-titre des auteur-e-s du texte législatif, s'avère de fait porter un coup désastreux à l'édition libraire indépendante. Ces procédures sont préjudiciables au budget pourtant déjà très fragilisé de plusieurs centaines de maisons d' éditions indépendantes ou associatives.
Que l'on en juge :
En quoi et comment de pareilles obligations devraient-elles “protéger” les librairies contre le(s) géant(s) ? alors qu'elles pénalisent en réalité radicalement les éditeurs comme ABC’éditions qui n'ont ni distributeurs ni diffuseurs. La première ressource de beaucoup d'entre nous repose sur les commandes en ligne, résultat du bouche-à-oreille et des critiques de la presse, même locale.
Sauf cas exceptionnels, la présence en librairie est conditionnée à un distributeur et un diffuseur.
Malgré cet état de fait impératif lié davantage à l'organisation libérale de nos sociétés qu'à des pratiques saines entre partenaires librement éclairés, ABC’éditions refuse tout recours aux intermédiaires du livre, surtout parce que ce serait faire le jeu d'un système qui incite à toujours produire davantage, dans une escalade exponentielle dont les moindres des dégâts sont, inévitablement, et le gaspillage et la pollution.
À savoir également : (qu’ils se disent indépendants, anarchistes, solidaires, coopératifs ou anticapitaliste ne change rien à l'affaire), les diffuseurs/distributeurs exigent un pourcentage du prix de vente autour de 60% du prix du livre (incluant toutefois la part du libraire), mais ils exigent aussi des tirages minimums à 600 ou 1 000 exemplaires, pour alimenter une portion significative des librairies du réseau avec lequel ils ont des contrats de partenariat.
Sous la contrainte du marché de diffusion/distribution libraire, ces centaines de tirages, c’est-à-dire cet investissement et le risque qui l’accompagne, demeurent entièrement à la charge des éditeurs : les retours d'invendus sont systématiquement envoyés au pilon aux frais de l'éditeur seul.
Pourtant, un modèle d’édition à bas risque, en circuit court et à faible impact environnemental est possible. Avec d'autres, ABC’éditions le pratique dans un rayon qui reste accessible aux lecteurs de proximité.
À titre d’exemple, notre dernier ouvrage, chez ABC’éditions, a été tiré à 300 exemplaires – comme les précédents, d'ailleurs – ; tirage qui pourra éventuellement être suivi de supplémentaires, comme à chaque fois où la demande se confirme.
Grâce à la prudence modeste de ce fonctionnement, ABC’éditions ne détruit donc aucun exemplaire (nos ventes s'effectuent en effet essentiellement à partir de notre site). Ce n'est donc pas à cause de nous que les camions chargés d'une surabondance de livres inutiles sillonnent les routes entre librairies et pilon.
Nos dispositions d'envois
Loin d’être un géant, ABC’éditions est ainsi tenu d'appliquer les attendus de la loi Darcos prévoyant des frais d’expédition limités à 3€.
Cela dit, comme beaucoup d'autres maisons d'éditions indépendantes ou associatives, ABC’éditions aimerait beaucoup qu’on questionne réellement « le marché du livre ».
PSssst !... L'image correspond à l'affranchissement de timbre postal conçu par Mathieu Colloghan pour l'expédition de son ouvrage édité par nos soins : Le droit universel à la moustache.
Ah, Bienvenue Clandestins !
associations à but non lucratif
Vocation d’intérêt général et Éducation populaire
6, rue du Majou 46300 Gourdon
ZéroSix 69 58 02 57 – ZéroCinq 65 27 19 27
SIRET 798 510 905 00028 APE 8552Z (Enseignement culturel)
Faire un don :
https://www.donnerenligne.fr/abc-editions-ah-bienvenus-clandestins/faire-un-don
Consultez nos conditions générales de vente